top of page

Articles de l'Infolettre de juillet 2020

La fraternité essentielle de l'homme... 

par le Maître -, par l'entremise de Benjamin Creme

DEPUIS DES TEMPS IMMÉMORIAUX les hommes n'ont cessé de parcourir la Terre en quête de subsistance, de richesses, de sécurité et de paix. Dès l'âge des tribus et jusqu'à ce jour, ils ont sillonné le monde en tous sens, une longue suite de peuples hétéroclites se combattant et se métissant entre eux.

     L'aboutissement de cette errance sans fin est l'humanité une d'aujour­d'hui. Quelles que soient leurs différen­ces de couleur, de religion, de traditions ou de langue, tous les hommes descen­dent d'ancêtres communs, et tous sont passés par le même processus pour évo­luer jusqu'à leur état actuel. S'il est in­déniable que certains groupes humains sont aujourd'hui plus favorisés que d'autres, cela n'est pas dû à une diffé­rence innée d'intelligence ou d'adapta­bilité mais à la conjugaison de nom­breux facteurs historiques.

Tout au long de l'histoire, des grou­pes se sont hissés au premier plan pour une période plus ou moins longue avant de replonger dans les ténèbres, ne lais­sant que leur créativité témoigner de leur passage pour les générations sui­vantes. Cela étant, il est essentiel que l'humanité actuelle se reconnaisse comme une, et ne voie dans ses diffé­rences d'aspect physique que la consé­quence de conditions climatiques relati­vement récentes, auxquelles s'ajoutent les diverses influences des rayons qui se sont manifestés régulièrement à travers les types raciaux émergeants.

      L'humanité continue d'évoluer en conscience comme un tout indivisible. Dans cette progression commune, cha­cune des races et sous-races apporte une qualité nouvelle à l'ensemble. Le processus des incarnations successives permet à tout individu de recueillir au fil du temps l'héritage de connaissance et de conscience propre à chaque époque. Si les hommes saisissaient vraiment la complexité et la beauté de ce processus, l'antipathie et la méfiance qui nour­rissent le racisme actuel disparaîtraient à jamais. Les hommes se rendraient compte qu'en vérité ils sont frères, et qu'ils cheminent ensemble dans un voyage apparemment sans fin de décou­verte de soi.

     Quand nous, vos Frères aînés, tra­vaillerons au grand jour, vous constaterez que cette vérité est au coeur de notre compréhension de la nature humaine et des relations entre les hommes. La famille humaine constitue la base nour­ricière de notre vie. En son sein nous apprenons par la coopération à créer en­semble, et tissons ainsi la riche tapisserie de notre identité partagée. Comment donc les hommes parviendront-ils à com­prendre ce principe fondamental ?

     Nous, qui sommes la Fraternité, la manifesterons dans tous nos actes, et les hommes en viendront ainsi à se percevoir eux-mêmes comme étant tous frères. Le partage les conduira à cet état béni, et ils seront auréolés de gloire dans cette nouvelle expression de la vé­rité. Ainsi en sera-t-il.

     Les hommes parviendront alors à de nouveaux sommets par le partage de leur connaissance et de leur expérience. Une fois disparues les barrières artifi­cielles qu'ils ont érigées pour tenir leurs frères à distance, ils réaliseront enfin qu'ils ne font qu'un avec eux.

Partage International, juillet/août 2020.

Pandémie et fenêtre d'Overton

par Scott Champion

 

La fenêtre d'Overton est une allégorie qui désigne l'ensemble des idées, opinions ou pratiques considérées comme accepta­bles par l'opinion publique d'une société. Pour que les politi­ciens réussissent, leurs politiques doivent rester dans cette fourchette d'acceptation. Et s'ils veulent étendre leur in­fluence, leurs propositions doivent rester dans le cadre de l'Overton existant, ou bien répondre à une pression suffisam­ment forte du public exigeant de nouvelles politiques.

     Dans ses écrits, Benjamin Creme a soutenu qu'un jour, l'humanité serait confrontée à une « expérience du désert » d'une grande profondeur et qui aurait un impact majeur sur le

monde. « L'expérience du désert, particulièrement en ce qui con­cerne l'Occident, revient à accepter un mode de vie plus simple de manière à assurer à tous les hommes une vie décente. »

     Sur la base de cette réalisation, les gouvernements du monde devront hiérarchiser les besoins des populations, et y répondre. Si personne ne s'attendait à ce qu'une pandémie soit le déclencheur de cette expérience, l'effondrement économi­que qui en résulte et la réponse que les gouvernements du monde essaient d'y apporter, sont conformes aux écrits et con­férences de B. Creme.

     Au mois d'avril 2020, la présidente démocrate de la Cham­bre des représentants des Etats-Unis, Nancy Pelosi, a donné un aperçu de ce que pourrait être un modèle économique plus juste pour le peuple américain, en déclarant qu'un revenu de base universel devient envisageable dans l'environnement éco­nomique actuel. N. Pelosi est la plus haute personnalité politi­que à avoir exprimé publiquement une opinion aussi révolu­tionnaire. Le sénateur Bernie Sanders, candidat à la présiden­tielle américaine, avait lui-même déjà proposé aux électeurs américains de nombreuses idées progressistes. De façon sur­prenante, ces idées rejoignent celles du gouvernement conser­vateur du Royaume-Uni, qui a immédiatement pris la décision d'aider les entreprises en payant 80 % des salaires de leurs em­ployés jusqu'à une limite considérable, franchissant ainsi une étape que même un gouvernement travailliste n'aurait pu ima­giner quelques mois auparavant.

    Ces mesures sans précédent sont naturellement motivées par la misère économique provoquée par la pandémie de Covid-19, qui a entraîné des dommages structurels profonds à l'économie mondiale en à peine une dizaine de semaines, riva­lisant ainsi avec les pertes d'emploi et le déclin de l'activité économique qui s'étaient produits sur dix ans lors de la Grande Dépression des années 1930. Pourtant, selon Michael Every, un analyste économique perspicace de Rabobank, « les dommages économiques ont à peine commencé, et c'est terrifiant

     On remarquera que les mesures prises par les gouvernements pour préserver en priorité les revenus du capital et temps de crise sont un réflexe bien connu. Les marchés boursiers, obligataires et immobiliers sont toujours aidés en premier, grâce à des plans de liquidité mis en place par les banques centrales. Les personnes, elles, viennent toujours après Partout, aux Etats-Unis, dans PUE, au Japon et dans li monde développé, les marchés d'actifs ont été soutenus i coup de milliards de dollars.

Ces dernières années, on voit même la Chine s'associer ce soutien au capital. Tous ces pays apportent occasionnellement des aides au public, mais uniquement si la crise est perçue comme pouvant avoir un impact significatif sur l'emploi qui entraînerait des défauts de remboursement d'emprunts d'hypothèques et crédits divers, et priverait donc de ces revenus les détenteurs de la richesse. Comme l'ont déjà fait remarquer de nombreux commentateurs, le système actuel socialise les pertes et privatise les bénéfices.

 

À tous les coups l'on gagne

 

Depuis la grande crise financière de 2007-2009, les marchés des capitaux ont cessé d'être un casino où l'on peut perdre ou gagner; en effet, en temps de crise, les paris sur les actions sont largement sécurisés par les banques centrales aux dépends des contribuables, de la dette, et de la monnaie. Dans ces conditions, on ne peut que gagner, tout risque a disparu. Une entreprise peut encore être exposée à des risques, mais en temp de crise, les entreprises sont toutes renflouées, qu'elles soient bien gérées ou pas. Beaucoup d'entre elles, en particulier celle qui se sont endettées pour racheter leurs propres actions ce dix dernières années, sont aujourd'hui en grand danger. Boeing est dans ce cas, et le public ne voit pas d'un bon œil qu'elle bénéficie d'aides gouvernementales importantes - avec l’argent des contribuables - pour compenser les conséquence d'une gestion cupide, incompétente et égocentrique.

     Dans leur obsession de maximiser les profits de l'actionnariat et la valeur de leurs propres options d'achat d'actions les managers ont délocalisé à tout-va pour gonfler les bénéfices déclarés jusqu'au moindre dollar. Cette politique de compression des coûts a eu pour résultat des pénuries graves di ressources essentielles telles que des tests médicaux, des réactifs chimiques, des masques, des blouses, des gants, des lunettes de protection et du désinfectant pour les mains. Fabriqué à l'étranger, ils sont devenus introuvables dans la plupart de pays industrialisés. Ils ont été sous-traitées pour économiser quelques centimes.

En l'espace de deux mois à peine, les gouvernements ont dû réviser leurs priorités et repenser entièrement leurs politiques publiques. Les personnels de santé qui travaillent avec les patients Covid se sont retrouvés au premier plan dans le monde entier, dans une prise de conscience soudaine de ce qui était devenu le plus important - rester en vie. Les employés de caisse de nos magasins se sont aussi retrouvés en première ligne dans cette nouvelle bataille, investis du jour au lendemain d'une mission essentielle, mais sans qu'il soient dotés des moyens de protection nécessaires alors qu'il doivent faire face en permanence à des clients et des collè­gues potentiellement infectés. De surcroît, ce sont souvent des travailleurs payés au Smic et vivant dans la précarité dans beaucoup de pays où la protection sociale est défaillante ou inexistante.

Peu de travailleurs essentiels, y compris dans le secteur médical, ont pu se faire tester. Par contre, nombre d'équipes sportives professionnelles ont été testées, ainsi que des stars du showbiz qui ont posté leurs résultats sur les réseaux so­ciaux. Les riches non plus n'ont eu aucune difficulté à se faire tester par des laboratoires privés. Fait important, cette situa­tion n'est pas passée inaperçue auprès des travailleurs nou­vellement valorisés. Le l mai 2020, dans un appel à la jus­tice, une coalition de travailleurs essentiels d'Amazon, Instacart, Whole Foods (détenue par Amazon), Walmart, Target, Shipt et FedEx, a organisé un débrayage afin d'exiger des salaires plus élevés, des congés-maladie et de meilleures conditions de travail.

     Du fait d'avoir été propulsés sur la ligne de front de la pandémie, les travailleurs américains essentiels ont été ame­nés à mieux percevoir l'injustice du capitalisme, alors que pendant toute leur vie, ils avaient accepté le caractère sacré des forces du marché, et toutes les idées sur la façon dont un système économique efficace doit fonctionner. Maintenant, grâce à la pandémie, de nombreuses personnes s'éveillent à une nouvelle réalité, développent une vision plus claire de la situation et commencent à prendre position sur l'injustice évidente qu'ils ont subie jusqu'ici.

     Ce nouveau sens de l'estime de soi est rendu possible par la libération du conditionnement dû au caractère exception­nellement brutal de leur expérience actuelle, qui les bouscule et les extrait de leurs conditionnements antérieurs. Ils voient le manque de justice. Et ils n'ont aucune raison d'endosser la moindre responsabilité ou d'accepter la situation sans se plaindre. Ils voient plus clairement comment les riches profi­tent à leurs dépens, en mettant même la vie de ces travailleurs en danger. En outre, il est probable que le conditionnement mental puisse être plus facilement surmonté face à une me­nace existentielle - la possibilité de mourir.

     Désormais, il est peu probable que ces travailleurs accep­tent docilement leur sort ; ils savent maintenant qu'ils sont importants et que l'on compte sur eux. Il en va de même pour tous ceux qui ont dû se cloîtrer en confinement. Ils ont fait ce qui était requis pour le bien de tous, et ne se sentent coupa­bles de rien. Ils n'accepteront donc pas d'être expulsés de leur logement ou que leur maison ou leur voiture soient sai­sies, ou que leur entreprise fasse faillite. La prise de cons­cience est là, qui peut détruire le conditionnement mental.

Il nous reste à voir si la technique de la planche à billets utilisée par les banques centrales à chaque crise - le krach boursier de 1987, l'éclatement de la bulle Internet de 2000 et la grande crise financière de 2007-2009 - va encore fonction­ner dans ce nouveau monde interconnecté et lourdement en­detté. On commence à comprendre que de nombreux aspects de la vie d'avant la pandémie peuvent mettre longtemps pour revenir à la normale.      De nombreux économistes ont donné des délais de deux à huit ans selon le secteur. Le directeur des in­vestissements de JP Morgan Asset Management a déclaré qu'il faudrait au moins douze ans pour que l'emploi retrouve le ni­veau qu'il avait atteint récemment. Le financier et pape des fonds spéculatifs George Soros, à 89 ans, a déclaré que c'était la crise de sa vie.

     Les politiques gouvernementales et les plans de gestion des entreprises devront s'adapter à la nouvelle réalité, recon­naissant que le modèle de la mondialisation pure avec ses chaînes d'approvisionnement défaillantes, met les entreprises et les personnes en danger, en plaçant les bénéfices au-dessus de la sécurité publique, des conditions de travail, des salaires décents, du bien-être et de la santé des citoyens, des normes environnementales et de la santé de la Terre, alors que des photos circulent de ciels clairs et d'air non pollué.

     Les entreprises devront également décider si la maximisa­tion des profits vaut la peine de mettre en danger leur péren­nité. Celles qui n'ont pas la capacité de lever des fonds sur les marchés des capitaux (marchés boursiers et obligataires) se­ront soumises à une pression extrême à moins que les bouées de secours des gouvernements s'avèrent efficaces. La plupart des spécialistes prévoient une période de grandes difficultés avant que nous puissions tourner définitivement la page, et beaucoup s'attendent à ce que le ralentissement rivalise ou dépasse les difficultés rencontrées lors de la Grande Dépres­sion des années 1930. Beaucoup d'indicateurs montrent que nous sommes déjà dans une nouvelle grande dépression.

     La consommation va longtemps rester faible, mettant à dure épreuve les bénéfices, l'emploi, les investissements en capital et les recettes fiscales. Des entreprises autrefois ren­tables, dans l'aéronautique, le transport aérien et terrestre, l'hôtellerie, la construction automobile, la location de voi­tures, les casinos, les restaurants et bien d'autres, seront contraintes de réduire leurs opérations. Les chômeurs auront encore moins de perspectives d'emploi que par le passé, ce qui prolongera encore la récession.

Les entreprises essentielles seront confrontées à des deman­des de salaires plus élevés, de congés payés et d'accès aux soins de santé. Dans un contexte de chômage record, on courra un risque de confrontation explosive entre patrons et employés.

Partage international 33e année n° 383-384 juillet-août 2020 7

     Les chaînes d'approvisionnement seront relocalisées et diver­sifiées afin de diminuer la dépendance à un seul pays produc­teur comme la Chine. Dans le contexte de la pandémie, il n'y aura pas de solution facile et notre vie sera modifiée durable­ment dans le futur, quelles que soient les premières mesures économiques qui seront prises.

Y a-t-il quelque chose qui pourrait atténuer rapidement la dépression économique 7 Un protocole thérapeutique effi­cace, un vaccin, constitueraient les meilleures opportunités pour éviter une dépression mondiale prolongée. Mais même si l'un de ces remèdes, ou les deux, devaient se profiler à l'horizon, les dommages économiques resteront au-delà de tout ce qu'on a connu dans le passé. Le récent pic du PIB mondial ne sera plus qu'un vieux souvenir pour longtemps.

     Les économies en développement traversent pour leur part une période particulièrement difficile en raison de leur dépendance à l'égard du dollar américain ainsi que leur dé­pendance à l'égard d'un marché des eurodollars robuste et pleinement opérationnel (les eurodollars sont des dollars américains détenus en dehors du système bancaire améri­cain). La chute de l'activité économique globale fait baisser l'offre de dollars américains, ce qui exerce une pression in­tense sur les économies en développement en même temps que les prix des produits de base s'effondrent.

     Ce double coup est la raison pour laquelle le Fonds moné­taire international cherche à augmenter sa capacité de prêt à mille milliards de dollars pour aider les économies en déve­loppement, et espère étendre ses droits de tirage spéciaux (DTS). Mais l'administration Trump résiste et s'est jusqu'à présent opposée à ce plan. Si ça continue, la Réserve fédérale américaine et le Trésor américain pourraient être contraints de souscrire un montant presque illimité de dettes et de lignes de crédit auprès de gouvernements étrangers et de sociétés étrangères en dollars américains, pour empêcher l'effondre­ment mondial.

     Cette situation malheureuse mettrait les Etats-Unis dans une position de contrôle de l'activité économique mondiale bien au-delà de leur influence actuelle, en choisissant les pays et les sociétés à financer. Dans ce scénario, le gouvernement américain serait à même de choisir des gagnants et des per­dants. Des pays comme la Chine et la Russie, avec leurs écono­mies puissantes, ne souhaiteraient pas se retrouver dans le même bateau que l'Iran, le Venezuela ou la Corée du Nord. Pour la Russie, déjà sous le coup de sanctions américaines, cette idée doit être particulièrement peu attrayante. C'est une situation intenable pour ces pays politiquement et économi­quement puissants possédant des capacités militaires avancées, et on ne peut qu'imaginer l'éventail des options politiques que la Russie et la Chine pourraient envisager si cette domination accrue des Etats-Unis devenait réalité. Bref, les problèmes qui se sont posés sur le marché des eurodollars au cours des der­niers trimestres sont en train de semer les graines d'une nou­velle crise mondiale.

 

Les gouvernements sont perdus

 

     Mais les gouvernements mondiaux sont toujours confron­tés à la pandémie et n'ont aucune idée de la marche à suivre. Ils sont perdus et n'arrivent pas à coopérer. La pression pour relancer l'économie est forte et pourrait conduire à une lon­gue série d'ouvertures et de fermetures en réponse aux nou­velles flambées de Covid-19. L'impératif de distanciation physique a un effet négatif sur des millions de modèles éco­nomiques, grands et petits. Quelles que soient les mesures prises dans cet essai de relance économique, notre vie sera perturbée encore très longtemps.

     Fin avril 2020, JP Morgan Chase (JPM) a publié un rap­port recommandant à leurs clients d'ignorer le message er­roné que les marchés boursiers envoient et disant que la si­tuation actuelle est bel et bien aussi mauvaise qu'elle semble l'être. JPM, plus grande banque américaine, occupe le pre­mier rang de l'économie et a déjà pris des mesures importan tes pour se protéger en coupant le crédit partout où elle le peut et en accordant des prêts qui bénéficient du soutien du gouvernement tout en évitant la plupart des autres. Sachant que les économies du monde développé fonctionnent grâce au crédit et la dette, c'est un mauvais signe. JPM a commen­té : «Les chiffres sont mauvais, et ça va empirer. »

     Alors que la pandémie faisait les gros titres aux Etats-Unis, les différentes bourses américaines ont initialement baissé de 30 à 40 % par rapport à leurs sommets historiques du début de 2020. Au cours des dix semaines allant de la mi-mars à la fin mai 2020, plus de 40 millions de travailleurs se sont inscrits au chômage. Si l'on ajoute les intermittents du spectacle et les indépendants qui ne sont pas pris en compte dans les statistiques officielles du chômage, les estimations indiquent que plus de 60 millions de travailleurs américains sont devenus chômeurs dans ce court laps de temps.

 

La fenêtre d'Overton s'élargit

 

     Au cours de ces mêmes dix semaines, les principales bour­ses américaines ont grimpé de plus de 30 % et les plus riches ont ajouté 474 milliards de dollars à leur fortune, ce qui a con­duit de nombreux commentateurs à déclarer qu'il y a quelque chose de pourri dans le capitalisme à l'américaine.

     La reconnaissance du fait que le capitalisme moderne ne fonctionne que pour un très petit nombre - la classe des mil­liardaires - s'accroît alors que de plus en plus d'observateurs, analystes et hommes d'affaires reconnaissent que quelque chose cloche dans ce système. Même, de plus en plus de riches reconnaissent l'injustice du capitalisme, les inégalités croissan­tes qu'il engendre, et observent la prise de conscience par les travailleurs de leur propre valeur. On pourra trouver là le fon­dement idéologique d'un changement politique global, et un levier pour que les travailleurs exigent une nouvelle approche de la relation existant entre la terre, le travail et le capital.

     La pandémie de Covid-19 a apporté un ajustement specta­culaire au concept de la fenêtre d'Overton. En moins de deux mois, les circonstances qui influencent le discours politique ont été radicalement modifiées. Il s'agit d'un moment unique de l'histoire et la fenêtre peut encore s'élargir si les gens exi­gent des changements substantiels et sont prêts à demande des comptes aux politiciens. Sous la pression publique, les politiciens devront proposer des politiques jugées irréalisa­bles il y a seulement quelques mois.

     Des politiciens américains de premier plan émettent des idées qui, jusqu'à récemment, étaient considérées comme trop radicales, sans aucune possibilité de mise en oeuvre. Mais soudain, ces politiques sont devenues non seulement acceptables dans l'esprit du public, mais souvent considérées comme nécessaires. La Covid-19 a profondément touché le monde et beaucoup reconnaissent maintenant la nécessité d'ajuster nos systèmes politiques, économiques et sociaux. Aucun pays n'illustre autant ce besoin que les Etats-Unis, qui subissent les conséquences d'une gestion défaillante dc la pandémie, et sont dévastés par l'idéologie du libéralisme économique dont l'impératif est la maximisation des profits à tout prix. Aujourd'hui justement, ce prix est en train de deve­nir inabordable.

     La fenêtre d'Overton s'est élargie, et la voix du peuple n'a jamais été aussi potentiellement influente pour façonner les po­litiques qui pourront nous sortir de la dépression économique. II appartient aux peuples du monde de définir ce qu'ils veulent faire de leur avenir, d'insister pour être entendus, et de voter pour cet avenir. Nous laisserons ainsi derrière nous un système qui n'est guère plus que du darwinisme économique, froid, in­humain, dépourvu de vision, de compassion et de conscience.

     Les lecteurs de la revue Partage international espèrent de­puis longtemps qu'une « expérience du désert » ouvrira un jour la voie à l'émergence de Maitreya, l'Instructeur mondial. Bien que personne ne puisse dire avec certitude que ce moment est venu, sa voix dynamiserait sans aucun doute les nombreux ap­pels disparates à la justice, les unissant et créant une force irré­sistible pour le bien, qui conduirait à de profonds changements dans tous les aspects de la vie quotidienne. En ces 40 ans de­puis la parution du premier livre de Benjamin Creme, La réap­parition du Christ et des Maîtres de sagesse, on n'a jamais connu de moment plus favorable à sa réapparition. •

 

Un plan Marshall mondial serait-il de nouveau à l’ordre du jour ?

par Luc Guillory

 

Pendant plus de quarante années d'un travail acharné et inin­terrompu consistant à transmettre l'information sur l'exis­tence, la présence et l'émergence de Maitreya et des Maîtres de Sagesse dans notre monde à cette période de l'Histoire, Benjamin Creme n'a cessé de répéter que la crise actuelle est de nature spirituelle et qu'elle se focalise essentiellement dans notre système politique et économique fondé sur la compétition, l'avidité, un matérialisme à tout crin, l'égoïsme et la complaisance.

     B. Creme, en tant qu'ambassadeur des Maîtres auprès de l'humanité, a constamment insisté sur la nécessité de créer un système juste de coopération et de partage des ressources mon­diales, comme premier pas à accomplir sur la voie de notre hé­ritage spirituel. A de nombreuses reprises, il a décrit les gran­des lignes du futur système économique, si toutefois l'huma­nité devait faire le choix de la coopération et de la survie en exerçant son propre libre arbitre. Systématiquement, il a mis en exergue la vision d'un plan Marshall mondial qui serait mis en oeuvre sous la supervision des Nations unies. Ce plan serait le premier pilier pour restructurer notre système économique. Il aurait pour fondement une gestion partagée et une juste ré­partition des ressources mondiales entre toutes les nations.

     Malgré les inégalités abyssales de revenus entre les nations et entre groupes au sein d'une même nation, malgré l'injuste contrôle que les pays du G7 ou du G20 exercent sur le système économique pour servir leurs propres intérêts, malgré l'usur­pation prédatrice que les marchés et les institutions financières exercent sur les richesses et le pouvoir, malgré l'incommensu­rable souffrance et la misère de milliards d'hommes, de fem­mes et d'enfants, cette idée d'un plan Marshall mondial n'a jusqu'à présent pas figuré dans l'agenda politique des grandes puissances, ni même dans celui des agences des Nations unies. […]

 

La Cnuced à l'avant-garde du nouveau paradigme économique

 

     Créée en 1964, la Cnuced (Conférence des Nations unies pour le Commerce et le Développement) est l'agence des Na­tions unies chargée de promouvoir une meilleure intégration des pays en développement dans l'économie mondiale afin de stimuler leur croissance économique.

     Depuis sa création, cette organisation onusienne s'est effor­cée de promouvoir un système économique équitable fondé sur de justes relations entre les pays du « Sud» et les pays déve­loppés, concentrant son travail sur l'obtention de conditions d'échanges commerciaux plus équilibrées et plus loyales.

     Mais ce n'est que très récemment que la Cnuced a pris po­sition en faveur de la mise en place d'un plan Marshall pour transformer les relations économiques internationales, un peu à la manière dont les accords de Bretton Woods ont fa­çonné ces relations après la Seconde Guerre mondiale.

     Une étape préparatoire a conduit la Cnuced à publier en 2019 un rapport intitulé Un nouveau multilatéralisme pour une prospérité partagée - les principes de Genève pour un New Deal éco­logique. L'agence onusienne y promouvait un ensemble de à l'ordre du jour?

« principes cohérents pour la refonte d'un régime multilatéral de commerce et d'investissement reformé. »

     La Cnuced reconnaissait sans la moindre ambiguïté que « les règles et les pratiques du régime du commerce international, de l'investissement et du système monétaire doivent être réformées de toute urgence. Ces règles sont actuellement biaisées au profit des mul­tinationales, de la finance mondiale et des grandes puissances. Elles contraignent les gouvernements, les communautés, les ménages ainsi que les générations futures à supporter les coûts de l'insécurité écono­mique, de la croissance des inégalités, de l'instabilité financière et du changement climatique. »

 

Un multilatéralisme renouvelé

 

C'est pourquoi la Cnuced s'est fait l'avocate d'un « multi­latéralisme renouvelé, devenu nécessaire pour fournir les biens pu­blics mondiaux indispensables à une prospérité partagée et à une planète en bonne santé, pour coopérer et coordonner les initiatives politiques qui demandent une action collective afin de réduire les risques communs et pour s'assurer que la mise en oeuvre de ces ob­jectifs par un pays n'entrave pas la capacité des autres nations à agir dans le même sens ».

     La notion de « partage » est ici mise en avant dans un lan­gage plutôt diplomatique et académique, mais le principe est clairement décrit comme l'étape essentielle à franchir en vue d'établir un nouveau cadre pour un avenir durable.

     Les recommandations comprenaient un programme arti­culé autour de cinq objectifs majeurs

1. Une économie mondiale productive fondée sur le plein emploi, des emplois et des salaires décents, dans tous les pays sans exception.

2. Une société équitable qui s'emploie à réduire les écarts socio-économiques intergénérationnels et au sein d'une même génération, entre les pays, les ménages, les races et les genres.

3. Une communauté protectrice qui prend soin des popu­lations vulnérables et promeut les droits économiques.

4. Une politique participative qui triomphe de l'emprise des groupes d'intérêt bornés et étende le principe démocrati­que aux décisions économiques.

5. Un avenir durable fondé sur la mobilisation des res­sources et des politiques afin de décarboner la croissance et de retrouver la santé environnementale.

Ces lignes directrices contenaient des orientations politi­ques concrètes conçues pour transformer l'ordre économique mondial néolibéral en un système économique plus inclusif et plus coopératif. La Cnuced recommandait notamment les mesures suivantes

- « Mettre fin à l'austérité, stimuler la demande pour favoriser des économies durables et inclusives, en combinant des politiques monétaires et fiscales associées.

- Réaliser des investissements publics significatifs dans des trans­ports et des systèmes d'énergie propres, afin d'établir une croissance faible en carbone et pour transformer la production agricole dans le but de satisfaire aux besoins d'une population mondiale croissante. ventions, incitations fiscales, prêts et garanties, ainsi qu'une accélé­ration des investissements en recherche et développement dans l'adaptation technologique.

- Augmenter les salaires en fonction de la productivité, pour progresser vers une société plus juste.

- Réguler les flux financiers privés, afin de les rediriger vers les objectifs désirés, et dans le but de restreindre les pratiques commer­ciales et financières prédatrices. »

     Ce rapport de 2019 a constitué un tremplin pour promou­voir l'idée d'un système économique international plus équi­table.

     Mais la crise de Covid-19 est passée par là. Elle a conduit la Cnuced à dépasser son objectif initial.

     En fait, l'Onu craint que les pays du « Sud» et, en particu­lier, les plus pauvres d'entre eux (appelés PMA, Pays les moins avancés, dans le jargon onusien) ne seront pas en mesure de faire face à la pandémie. Ces pays soufflent de systèmes de santé inadéquats et sous-dimensionnés. A cela s'ajoute une crise économique provoquée par l'arrêt de l'économie mon­diale. Cette combinaison est susceptible d'engendrer un désas­tre total dans les pays émergents.

 

L'esprit de solidarité du G20

 

Richard Kozul-Wright, directeur du département des stra­tégies de mondialisation et de développement de la Cnuced, a déclaré que les « pays aux économies avancées ont promis de tout faire, « quoi qu'il en coûte », pour empêcher que les entreprises et les ménages au sein de leurs pays ne subissent de lourdes pertes de revenus. Mais, si les dirigeants du G20 respectent leur engagement à fournir une « réponse mondiale dans un esprit de solidari­té », ils doivent apporter une réponse en proportion pour les six mil­liards de personnes qui vivent en dehors des principales économies du G20.»

     Toutefois, la réponse des pays du G20 a jusqu'à présent été plutôt limitée. Les ministres des Finances se sont accor­dés à octroyer une suspension partielle (pas même une annu­lation) du service de la dette (c'est-à-dire les intérêts payés, pas le capital nominal) à 70 PMA, pour un total de 14 mil­liards de dollars. A comparer aux 700 milliards d'euros ou aux 1 000 milliards de dollars octroyés respectivement aux banques européennes et aux banques américaines par la Ban­que centrale européenne et par la Réserve fédérale des Etats-Unis, cet engagement reste désespérément faible, une piètre démonstration de « l'esprit de solidarité ».

     L'Union européenne pour sa part s'est très timidement engagée à « mobiliser 15,6 milliards d'euros » afin de venir en aide à ses « pays partenaires » en Afrique. Il reste à clarifier ce que l'UE entend par « partenaire ». Cependant, ces fonds pro­viendront de sources existantes, pas même de nouvelles allo­cations, un simple changement de fléchage de budgets déjà votés. Autant pour « l'esprit de solidarité».

     De plus, la situation de la dette publique de nombreux pays émergents devient critique. La Cnuced souligne que pour les seules années 2020 et 2021, les pays en développe­ment devront faire face à des remboursements de leur dette publique externe qui vont « exploser et passer de 2 600 milliards à 3 400 milliards de dollars».

     Mais comme souligné par la Cnuced dans un langage très mesuré, « les appels à la solidarité internationale n'ont jusqu'à pré­sent produit qu'un faible soutien tangible ». C'est ce qui a con­duit l'Onu, à la fin mars 2020, à lancer un appel pour mettre en oeuvre un ensemble de mesures en faveur des pays émer­gents pour un montant de 2 500 milliards de dollars.

     Par la voix de Mukiiisa Kituyi, son secrétaire général, la Cnuced a défini un programme qui affiche clairement l'éten­due de l'aide qui doit être apportée aux pays en voie de déve­loppement, afin d'éviter une catastrophe imminente.

     Ce train de mesures comprend:

- Une mise à disposition de 1 000 milliards de dollars sous forme de droits de tirage spéciaux.

- L'annulation, en 2020, de 1 000 milliards de dollars dc dettes dues par les pays émergents.

- La création d'un plan Marshall de 500 milliards de dol­lars de subventions pour financer les dépenses de santé.

     Il y a urgence car plusieurs rapports de la Cnuced notent que « la vitesse avec laquelle les ondes de choc économiques liées c la pandémie ont frappé les pays en développement est dramatique, même en comparaison de la crise financière mondiale de 2008 ».

Les pays en développement ont déjà été lourdement frap­pés par la fuite des capitaux, les dévaluations monétaires et la perte de revenus liés aux exportations, notamment du fait dc la chute des prix des matières premières. En effet, selon la Cnuced: « La baisse générale des prix atteint 37 % cette année. »

     Tandis que les pays riches ont été en mesure de mettre ra­pidement au point des plans de sauvetage pour leurs popula­tions et leurs entreprises, cette option n'est pas disponible dans les pays en développement. Pour ceux qui survivent au jour le jour, un arrêt prolongé de l'activité économique est une véritable menace de mort par famine ou par d'autres afflictions dont sont généralement victimes les pauvres. Ceci est particulièrement le cas dans de nombreux pays d'Afrique.

     C'est pourquoi la Cnuced et l'Onu en général lancent ut appel urgent en faveur d'un pan Marshall et d'autres mesure5 associées, et pas seulement quelques « miettes » d'une assis­tance qui ne fera qu'alimenter la complaisance des pays ri­ches mais qui ne fournira pas l'aide qui est nécessaire. Cet appel officiel en faveur d'un plan Marshall par la Cnuced est unc étape intéressante en relation avec le nouveau modèle écono­mique international qui prévaudra dans l'ère à venir.

    Il n'est apparu dans l'agenda de la Cnuced que très récem­ment. Au début des années 2010, la Cnuced avait organisé de symposiums publics annuels. Des représentants de la société civile étaient invités à y participer afin d'exprimer leurs idée sur de nouvelles voies, de nouvelles approches économiques afin de répondre aux crises économiques internationales.

 

Du New Deal vert au Plan Marshall mondial

 

     Des collaborateurs de Partage international avaient eu l'op­portunité de participer à ces symposiums et avaient parlé dc solutions de type plan Marshall. Ils avaient produit des com­muniqués écrits que la Cnuced avait eu l'amabilité de publie et d'imprimer pour les participants, mais cette notion de Plan Marshall ne figurait même pas dans les attendus des réunion officielles.

     Nous avons de même été invités à participer à la 13e con­férence de la Cnuced qui s'est tenue à Doha, au Qatar, en avril 2012. Nous pûmes à cette occasion faire une conférence sur un plan Marshall mondial et écologique dans le cadre du Forum de la société civile, un événement parallèle à la confé­rence principale. Mais à vrai dire le thème du Plan Marshall mondial n'était pas encore dans l'esprit de tous les personnel de la Cnuced à cette époque. Il semble désormais que cette idée gagne enfin du terrain.

     L'idée d'un New Deal écologique est devenue très présente dans l'espace médiatique et même sur la scène politique au cours des dernières années. Consciemment ou inconsciemment, cela a ouvert la voie à un plan plus ambitieux qui intè­gre le Plan Marshall mondial. II est probable que nous ayons déjà laissé passer l'opportunité d'instaurer un New Deal éco­logique de manière progressive. Tout comme nous avions laissé passer l'opportunité d'une transformation en douceur de notre économie, selon les recommandations faites par la Commission Brandt dans les années 1980, à défaut d'une ré­ponse appropriée de la communauté internationale et des pays développés en particulier. Maintenant l'heure est venue. Du fait de la crise sanitaire à l'échelle mondiale, et de notre incapacité à répondre aux défis du réchauffement climatique par des politiques volontaires et convergentes, il est désor­mais impératif de prendre des décisions et des mesures fortes pour transformer l'économie mondiale.

     Un plan Marshall signifie un transfert conséquent d'argent et d'autres ressources (techniques, humaines, de connaissan­ces....) des pays riches vers les pays émergents.

 

Un plan Marshall en accord avec les Maîtres

 

     À l'origine, le Plan Marshall fut un dispositif de prêts oc­troyés par les Etats-Unis aux pays européens à la fin de la Se­conde Guerre mondiale, afin de reconstruire leurs économies dévastées. Sa véritable dénomination était « Programme euro­péen de reconstruction. » Mais il fut baptisé « Plan Marshall » par les médias qui assistaient à un discours prononcé le 5 juillet 1947 à l'Université de Harvard par le général George Catlett Marshall, membre de l'administration Roosevelt pendant la guerre. Dans ce discours, G. Marshall affirmait la volonté des Etats-Unis de «faire tout ce qui est en [son] pouvoir pour faciliter k retour à une santé économique normale à l'échelle mondiale, condi­tion sine qua non à la stabilité politique et à la paix ».

     Selon les conditions du Plan, l'Europe devait importer des Etats-Unis les produits de première nécessité dont le manque se faisait cruellement sentir à l'époque et que l'Eu­rope n'avait pas la capacité de produire, une situation qui al­lait perdurer plusieurs années. Actuellement, les conditions des relations économiques internationales sont différentes. Un simple dispositif de prêts s'avérerait insuffisant.

     Le concept du Plan Marshall mondial que nous avons pro­posé lors de ces symposiums publics comprenait de ce fait un ensemble plus vaste de mesures, qui tenait compte des indices et informations que les Maîtres avaient transmis par l'entre­mise de Benjamin Creme au cours des décennies précédentes.

     Ces mesures concernaient en particulier

     - Un vaste plan d'annulation de dette publique au béné­fice des pays en développement et une annulation totale de la dette des PMA.

     - Un programme d'urgence d'éradication de la faim, afin de mettre un terme définitif au blasphème de la faim. Au­jourd'hui, près de 8 500 enfants décèdent chaque jour de la faim ou d'autres afflictions liées à l'extrême pauvreté.

     - La mise en place d'un vaste mécanisme de financement, basé sur une nouvelle devise internationale, gérée par les Na­tions unies, offrant des prêts à faible taux d'intérêt pour que les pays en voie de développement puissent financer leurs in­vestissements à long terme dans l'agriculture, la santé, l'édu­cation, les programmes écologiques. Ces prêts seraient exempts des « conditionnalités » qui existent aujourd'hui dans les divers mécanismes financiers proposés (conditionnalités telles que : la libéralisation des industries et des services na­tionaux, l'ouverture des frontières à la concurrence interna­tionale, la réduction des budgets sociaux et même des sub­ventions permettant de maintenir des prix bas sur les denrées alimentaires de première nécessité pour les plus pauvres...)

     - La création de stocks alimentaires de sécurité internatio­naux (comme ce fut recommandé par la Commission Brandt il y a quarante ans).

     Un tel dispositif pourrait être mis à disposition des pays qui en ont besoin, sur la base d'engagements contractuels ré­ciproques entre l'Onu, en tant qu'agence pilote, et les pays demandeurs. Ces derniers s'engageraient sincèrement à déve­lopper des investissements concrets dans l'éducation univer­selle, des systèmes de santé appropriés, des infrastructures adéquates, la promotion d'économies nationales durables et écologiques, la restructuration de leurs filières agricoles, tout en réduisant leurs dépenses militaires et en améliorant leurs pratiques de gouvernance... Il ne s'agit pas de jeter l'argent par les fenêtres mais de proposer un engagement contractuel mutuel entre la communauté internationale (via l'Onu) et les pays récipiendaires.

     Le présent plan de la Cnuced inclut également un ensem­ble plus vaste de mesures

     - Une annulation de dettes publiques à hauteur de 1 000 mil­liards de dollars

     - Une utilisation accrue des DTS (Droits de tirage spé­ciaux), un instrument monétaire créé par le FMJ (Fond moné­taire international) qui permet aux pays membres les plus pau­vres de réaliser leurs transactions internationales lorsque leur devise n'est pas acceptée dans ces transactions. Cet actif moné­taire est actuellement composé d'un panier de cinq devises ma­jeures : le dollar américain, l'euro, la livre sterling britanni­que, le yen japonais, ainsi que le yuan chinois depuis 2016.

     La Cnuced a cheminé dans sa réflexion et aujourd'hui sa position se rapproche de ce que les Maîtres considèrent comme une nécessité absolue afin de mettre un terme au blas­phème de la faim et de la pauvreté extrême dans laquelle des milliards de nos concitoyens planétaires sont englués. Nous avons besoin de justice pour créer un équilibre dans le monde et nous savons que seule cette justice permettra de créer la con­fiance qui mènera à la paix et à une civilisation nouvelle et épanouie, comme nous l'indiquent nos Frères aînés. Nom­breuses sont les voix qui s'élèvent maintenant dans le monde en faveur d'une transformation profonde de notre société et de notre politique, notamment de notre politique économique.

 

Éveiller les derniers dormeurs

 

     Mais, comme l'a dit le Maître DK dans son livre L'État de disciple dans k nouvel âge, tome 1 : « II faut porter un coup mortel à l'illusion du monde car elle maintient les fils des hommes en escla­vage. » Notre système économique international actuel est une illustration de cette illusion car il ne parvient pas à apporter un niveau de vie décent à près des deux tiers de l'humanité.

     Malgré les revendications assumées de certains oligarques et des voix conservatrices de ce monde qui affirment que la solution est de contrôler et de réduire la population mon­diale, la réalité est que la solution se trouve dans l'éveil de notre conscience à notre nature spirituelle. Lorsque nous reconnaîtrons cette nature, il nous sera naturel de créer un système économique fondé sur le partage équitable des res­sources mondiales. Notre manière d'être en rapport avec nos concitoyens du monde changera, tout comme notre rapport à la vie en général.

     La crise actuelle pourrait éveiller les derniers dormeurs. Et des organismes de l'Onu comme la Cnuced pourraient bien devenir les futurs piliers de la transformation économi­que tant attendue.

Ancre 1
Ancre 2

Pourquoi 2020 pourrait s'avérer une année de transformation

par Zoe Weil

 

Imaginons que les historiens se penchent sur 2020 et la décri­vent comme l'année où ces systèmes sociétaux ont com­mencé à changer sérieusement.

     Il est normal de se sentir bouleversé par les terribles dra­mes de l'année 2020. D'abord, il y eut les feux de brousse en Australie, qui ont détruit 190 000 km' (le tiers de la France) et ont tué plus d'un milliard d'animaux. Ensuite, il y a eu la Covid, qui (au moment où j'écris ces lignes) a infecté près de huit millions de personnes et en a tué près d'un demi-million, les Etats-Unis ayant subi le plus grand nombre de décès. En­suite, le meurtre filmé de George Floyd, sous les genoux d'un policier de Minneapolis, suivant de près d'autres actes racis­tes et de crimes, a entraîné un déferlement de rage, d'émeutes et de protestations dans les communautés de tous les États américains, avec plus de 10 000 personnes arrêtées.

     Et pourtant, malgré tout, ou plutôt à cause de cela, 2020 pourrait s'avérer être l'une des années les plus déterminantes de notre vie sociale, un tournant, le début du renversement et de la transformation de structures destructives et inhumaines.

 

Les changements commencent déjà

 

     Des centaines de milliers de Blancs adhèrent à Black Lives Matter (la vie des Noirs compte) à travers le monde, manifes­tant comme jamais auparavant, avec une nouvelle volonté d'en savoir plus sur les privilèges des Blancs et les conséquences du racisme persistant non seulement au sein des forces de l'ordre et du système carcéral, mais aussi dans les systèmes d'éduca­tion, de soins de santé, d'alimentation, d'urbanisme, d'infras­tructure, de politique et d'économie. Comme ces nouveaux al­liés blancs soutiennent les changements législatifs et politiques, il se peut qu'il y ait enfin suffisamment de votes pour renverser les structures racistes.

     Le slogan Defund the police (définancer la police) est passé de cri de ralliement à celui de revendication, avec le vote du conseil municipal de Minneapolis visant à faire évoluer l'ap­plication de la loi dans la ville, en commençant par le déman­tèlement des services de police. A New York et Los Angeles les dirigeants observent leurs services de police avec un regard neuf, des idées nouvelles et des budgets différents. Chaque jour, de nouvelles politiques sont mises en oeuvre pour mettre fin à la brutalité policière, et ce n'est que le début.

     À quoi pourraient ressembler les transformations positi­ves liées à la Covid? Trois mois d'école à la maison ont per­mis de mener des discussions très attendues sur l'objectif et le système de la scolarisation. Les enseignants, les parents et les administrateurs scolaires se posent ce genre de questions « Qu'est-ce qui est important à enseigner et pourquoi ? Quelles sont les capacités de réflexion dont nos enfants ont le plus besoin pour s développer ? Comment éduquer au mieux les enfants afin qu'ils jouent un rôle important dans le fonctionnement des démocraties, des sociétés équitables et d'une planète saine ? »

Ces changements dans l'éducation, s'ils se produisent, signifieront que les élèves apprendront à être des « innova­teurs », c'est-à-dire des citoyens qui fournissent des idées et des projets pour transformer positivement les institutions et les structures de la société. C'est cette notion d'innovateurs qui a permis aux membres du conseil municipal de Minnea­polis de voter pour de nouveaux systèmes de sécurité et de protection dans leur ville. Sans le travail de réflexion de res­ponsables attentifs qui partagent ces approches innovantes pour assurer la sécurité de la ville et de ses citoyens, les mem­bres du conseil n'auraient sans doute pas eu la confiance né­cessaire pour se prononcer.

     La Covid pourrait également conduire à la transformation de nos circuits alimentaires. Les témoignages sur l'impact de la consommation de viande ont abondamment circulé pen­dant la pandémie, faisant découvrir aux gens la dure réalité qui se cache derrière la viande qu'ils consomment. Les per­sonnes qui travaillent dans les abattoirs (appelés par euphé­misme usines de conditionnement de viande) contractent la Covid en grand nombre, et beaucoup en meurent. Le prési­dent Trump a jugé la production de viande « essentielle », mais ce n'est certainement pas vrai, et les révélations sui cette industrie pendant la pandémie révèlent bien plus que les risques sanitaires dans les abattoirs. L'élevage industriel a été impliqué sans ambiguïté dans les précédentes épidémies, et les « marchés humides » d'animaux en Chine restent la cause la plus probable de Covid. Les gens apprennent également que la consommation de viande dans les mêmes quantités qu'aux Etats-Unis augmente les risques de maladies cardiaques, d'ac­cidents vasculaires cérébraux, de diabète et de certains can­cers, qu'elle est l'un des principaux facteurs du changement climatique (souvenez-vous de ces feux de brousse) et qu'elle est terriblement cruelle pour les animaux.

     Nous pourrions bien considérer l'année 2020 comme le point de basculement où les gens auront enfin commencé à réduire leur consommation de viande et de produits d'origine animale afin de prévenir de futures pandémies, à protéger l'environnement et les habitats de la faune sauvage, à lutter contre le changement climatique et à sauver chaque année plus de vies humaines de maladies évitables que celles per­dues à cause de la pandémie.

     L'un des résultats potentiellement positifs de la récession provoquée par la crise de la Covid est que les bouleverse­ments économiques ont également entraîné un changement radical de la pensée économique de certains des plus grands bénéficiaires capitalistes, qui commencent à revoir leurs con­victions de longue date et à discuter des réformes économi­ques. Cela ouvre la voie à une révision sérieuse du travail des penseurs économiques innovateurs et à leur acceptation par ceux qui, au pouvoir, ont jusqu'à présent refusé d'envisager des changements dans notre système économique suscepti­bles de remédier efficacement aux inégalités, à la pauvreté et à la dévastation de l'environnement.

     La politique est, elle aussi, confrontée à un défi. Avec la nervosité qui entoure la prochaine élection américaine (sera-t-elle piratée ? sera-t-elle équitable ? les Noirs continueront-ils à voir confisqué leur droit de vote ?), et avec les centaines de milliers de citoyens qui chaque jour manifestent dans les rues, nous pourrions bien connaître la plus grande participation électorale de mémoire d'homme. Et avec tous les secteurs de la politique sous surveillance - le lobbying, le découpage élec­toral partisan, le financement des campagnes et le système bipartite lui-même - l'espoir d'une refonte en profondeur renaît.

     Imaginons donc que les historiens se penchent sur l'année 2020 et la décrivent comme l'année où ces systèmes socié­taux ont commencé à changer sérieusement. Ce pourrait être le résultat d'une année particulièrement terrible. Ces résul­tats ne seront pas faciles à atteindre. Conjointement aux exemples remarquables de prise de conscience, de générosité et d'actions croissantes, nous assistons à l'approfondissement des divisions, à l'augmentation des hostilités et à la montée des menaces contre la démocratie. Les systèmes interconnec­tés qui perpétuent des pratiques destructrices et cruelles sont extrêmement difficiles à transformer et exigeront certaine­ment le meilleur de nous-mêmes. Nous devons faire face à cette période de grands changements en tant que citoyens en­gagés, compatissants et bien informés, qui mettons notre co­lère, notre tristesse et notre peur au service de ce qui pourrait être l'oeuvre la plus importante de notre vie.

     Si vous avez hésité à utiliser vos trois V (Voix, Veto, et Vote) considérez que c'est le moment. Utilisez votre voix pour parler clairement. Refusez la destruction et l'injustice dans la façon dont vous dépensez votre argent. Votez comme si des vies dépendaient de vous, parce que c'est le cas. Si nous ne pouvons pas faire revenir ceux qui ont été victimes de feux de brousse en Australie, d'une pandémie mondiale ou d'années d'oppression, nous pouvons apporter des change­ments. Nous avons le pouvoir de faire de 2020 l'année qui aura inauguré une nouvelle ère de paix, d'équité et de respect de toute vie. C'est notre chance. Mettons-nous au travail. (Reproduit avec la permission de Commondreams.org)

 

Ancre 3

Dix croyances très répandues qui sont largement erronées

 

1. La croissance économique est toujours bonne

La croissance économique n'est pas toujours bonne. Si la croissance découle d'une augmentation de la production de voitures, d'ordinateurs portables et de télévisions à écran plat, alors il s'agit probablement d'une bonne chose. Mais si elle s'explique par une hausse de la production d'armes, par la nécessité de la décontamination après un accident nu­cléaire, ou par la construction de prisons, alors elle n'est cer­tainement pas si bénéfique. Tout ce qui contribue à la crois­sance économique n'est pas nécessairement la marque d'un véritable progrès.

2. La croissance économique crée des emplois

La croissance économique ne crée pas toujours des emplois. Au cours des vingt-cinq dernières années, de 1990 à 2015, le quelque milliard de personnes vivant dans les pays riches a vécu la croissance économique la plus rapide de l'histoire de l'humanité. Ces économies ont crû de près de 150 %. Pour­tant, le chômage a en réalité augmenté, en dépit d'une popula­tion quasi stable. « Oui, mais c'est à cause de la crise de 2008 I », me direz-vous. Mais le chômage dans les pays riches était déjà plus élevé en 2008 qu'en 1990. La croissance économi­que provient principalement d'une augmentation de la pro­ductivité, qui elle-même s'explique souvent par des entrepri­ses qui remplacent les travailleurs par des machines. Dans ce cas, la croissance résulte de la destruction d'emplois, et non de leur création.

3. La croissance économique réduit la pauvreté

Un milliard de personnes qui vivaient avec moins d'un dollar par jour sont passées au-dessus de ce seuil depuis 1980. Hourra! Cela ne signifie pas pour autant que la pauvreté a été éradiquée. La plupart de ces personnes restent très pauvres. Elles le sont simplement un peu moins qu'auparavant. La pauvreté représente toujours un gigantesque problème mon­dial. Malgré quarante années de développement économique spectaculaire, 90 % de la population mondiale vit avec moins de 10 dollars par jour. Encore aujourd'hui, plus d'un milliard de personnes vivent avec l'équivalent d'un dollar de 1980 par jour, et la Covid-19 rend leur situation encore plus difficile. Mettre fin à la pauvreté nécessite un changement radical de paradigme économique.

4. La croissance économique réduit les inégalités

La croissance économique ne réduit pas les inégalités. Après deux cents ans de développement économique, l'écart entre riches et pauvres est supérieur à ce qu'il était en 1820. Au sein des pays riches, les inégalités sont plus grandes qu'en 1914, et l'écart entre pays riches et pauvres est aujour­d'hui trois fois supérieur à ce qu'il était en 1820. Le « ruissel­lement », c'est-à-dire l'idée que la fortune des riches retombe en partie dans les poches des pauvres, est un mythe. Seuls les riches s'enrichissent. Si nos sociétés veulent vraiment réduire l'écart entre riches et pauvres, elles doivent opérer une trans­formation radicale de leur logiciel économique.

5. Les limites écologiques, si tant est qu'elles existent, sont loin d'être atteintes

Les lois mathématiques ne relèvent normalement pas de l'opi­nion personnelle. Pourtant, un étudiant m'a récemment dé­claré qu'il ne « croyait » pas en la fonction exponentielle. Je n'ai pas osé lui demander s'il « croyait» aux pourcentages. Il est vrai qu'il peut être difficile de comprendre les conséquen­ces de long terme d'un phénomène qui double en permanence de taille (et peut-être d'y croire). Si le nombre de personnes in­fectées par un virus remplit un hôpital en un mois, et si les in­fections doublent chaque mois, il n'est pas aisé d'admettre que dans trois mois, sept hôpitaux supplémentaires seront néces­saires. Le changement se produit parfois tellement rapidement qu'il nous submerge. C'est exactement ce qui va arriver avec le changement climatique. Ce qui semble aujourd'hui être un problème gérable deviendra totalement hors de contrôle dès le début des années 2030 si nous ne changeons rien.

6. 11 y aura toujours des pauvres, même dans les pays riches

Devons-nous nous résigner à vivre avec la pauvreté, même au sein des pays riches ? Des centaines de millions de person­nes dans les pays riches se trouvent aujourd'hui en situation de pauvreté, et leur nombre croît. Afin de résoudre ce pro­blème, l'orthodoxie économique recommande aux gouverne­ments de stimuler la production (le PIB) et de mettre les gens au travail ; la main invisible d'Adam Smith fera le reste. Pourtant, la pauvreté au sein des pays riches n'est pas due à une production insuffisante. II s'agit d'un problème de répar­tition. Si on divise le PIB des pays riches par leur population, on constate qu'il y a bien assez de travail, de patrimoine et de revenus pour tout le monde. Si nous le décidions, nous pour­rions tous travailler seulement trois jours par semaine, tout en vivant confortablement. (Éliminer la pauvreté dans les pays pauvres appelle une autre solution.)

7. La compétition est bonne

Oui, la compétition est bonne. Tout comme la coopération. Nous avons besoin des deux. Mais si nous voulons promou­voir la compétition dans le monde des affaires, il faut nous as­surer qu'elle soit réelle, et pas illusoire. Parmi les secteurs éco­nomiques les plus importants, nombreux sont ceux à être aujourd'hui dominés par un petit nombre de très grandes entre­prises. Pour nous donner une illusion de compétition, celles-ci vendent des biens et des services sous de nombreuses marques différentes. Elles emploient également des lobbyistes et des en­treprises de relations publiques afin d'influencer les réglemen­tations et de promouvoir l'auto-régulation. Il en résulte un monde où les entreprises, et non pas les peuples, décident de plus en plus souvent de ce qui est bon pour la société. Les so­ciétés devraient être gérées dans l'intérêt des peuples, et non des grandes entreprises.

8. Le libre échange est bon

Le libre échange est censé relever de l'intérêt mutuel. Tel en­droit commerce avec tel autre, et les deux y gagnent. Mais le libre échange peut également rendre plus difficile le dévelop­pement des pays pauvres. Ces derniers ne peuvent pas être compétitifs dans les industries de pointe puisqu'ils ne dispo­sent pas des capacités, des compétences et des technologies re­quises. Et ils ne peuvent pas se développer, car le libre échange conduit à ce que leurs marchés soient inondés d'importations en provenance des pays riches. Avec le libre échange, les pays pauvres se retrouvent piégés. Ils peuvent seulement vendre des matières premières et de la main-d'oeuvre bon marché. Mais alors, comment la Chine, le Japon et la Corée du Sud ont-ils construit leurs industries de pointe ? La réponse est simple : ils ont mis en place des barrières commerciales et protégé leurs champions nationaux jusqu'à ce que ceux-ci soient prêts à rentrer dans la compétition. Toutes les idées économiques ne sont pas bonnes pour tout le monde.

9. Les efforts militaires doivent se concentrer sur le terrorisme

La plus grande menace pour la vie humaine ne vient ni des guerres conventionnelles, ni du terrorisme, mais de la nature. Au cours des décennies à venir, les virus et le changement cli­matique vont tuer beaucoup plus de personnes que les conflits. Certains endroits deviendront trop chauds, humides ou secs pour que les populations puissent y vivre, engendrant de nou­velles migrations. Les rendements agricoles décroissants et les pénuries d'eau conduiront à une hausse de la malnutrition. La magnitude et la fréquence des incendies de forêt va augmenter. Un monde plus chaud apportera également plus de maladies véhiculées par les insectes, tout comme des virus et des infec­tions bactériennes. Les politiques de défense doivent être re­pensées, et les budgets réalloués là où ils seront nécessaires.

10. Le secteur privé peut stopper le changement climatique

Le secteur privé ne peut pas stopper le changement climatique. Personne ne le peut. Tout ce que les sociétés peuvent mainte­nant faire est d'empêcher qu'il ne devienne incontrôlable. Cela demande des changements sociaux et économiques bien au-delà de tout ce que le secteur privé pourra jamais réaliser. Les émissions de gaz à effet de serre doivent diminuer de plus de 70 % d'ici 2030, pour tomber à zéro d'ici 2040. Le secteur énergétique traditionnel doit être démantelé, et la plupart des avions, bateaux, camions et voitures doivent être remisés. La seule façon pour l'humanité d'empêcher un emballement cli­matique consiste en une intervention étatique coordonnée au niveau mondial, et une restructuration radicale du système économique. L'heure n'est plus aux demi-mesures. Pensez dif­féremment www.graememaxton.com

Ancre 4
bottom of page